lundi 25 août 2014

Annexe 2 : Les différentes illustrations de la croix dans l'oeuvre de Juste Lipse

Dans le livre de Juste Lipse "De cruci liber tres" (Antverpiae 1606), 13 illustrations montrent de quelles façons quelqu'un pouvait être crucifié dans l'antiquité.  Nous les reproduisons ici selon l'ordre dans lequel ils apparaissent dans le livre :


Attaché sur un arbre, page 18



















Cloué sur un poteau vertical  immobile
(stipes, tronc d'arbre), page 19
Photo montré dans l'Appendice
p. 1703

Empalé sur un pieu, page 20

Croix d'André, page 23

Cloué les bras sur patibulum et
les pieds sur le stipes
page 25

Croix composite (poteau et traverse),
mobile ! page 47

Condamné en route vers le lieu d'exécution
avec furca, patibulum et poteau en Y.
page 61
Cloué sur poteau mobile forme Y;
sur stipes immobile avec patibulum
sur stipes immobile avec furca.
Furca et patibulum accrochés
selon divers procédés,
page 62
Poteau mobile avec traverse,
crucifiés la tête en bas
page 65

Cloué au poteau sans traverse
au milieu du bûcher
page 67

Cloués sur la croix avec traverse,
proche du sol pour être dévoré
par les fauves, page 69
Techniques de crucifixion
Deux poteaux avec traverses
page 88






















Poteau mobile avec fuca

Un aspect jamais révélé de l'illustration du poteau :

Jusqu'ici les lecteurs de l'Appendice ne disposaient que de l'illustration du poteau.  Ou, c'est en étudiant toutes les illustrations qu'une différence autre que la barre transversale peut être constatée : certains croix sont mobiles, les cales à la base en sont le signe évident, d'autres sont immobiles, fixées de façon permanente dans le sol.  Ainsi la croix à la page 25 diffère de la croix à la page 47 en ce que la première est immobile et la seconde mobile.

Croix mobile,
Présence de cales à sa base
page 47


Croix immobile et permanente
Absence de cales
page 25


Le poteau reproduit dans l'Appendice
p. 1703
Et qu'en est-il du poteau représentée à la page 1703 de l'Appendice ? 

Tout d'abord, le poteau n'est pas tout à fait droit, une légère flexion est visible dans la partie basse, il semble s'agir d'un vieux tronc d'arbre, poteau ou stipes sur lequel le condamné est cloué.
Puis, il n'y a aucune trace de cales à la base du poteau comme mise en évidence sur 5 illustrations (p. 47, 65, 69, 88, avec furca).
Un troisième élément provient de la comparaison des deux croix aux pages 25 et 47 : la première est ronde et la deuxième fabriqué de planches droites ; la première est fixe, la deuxième mobile. Le poteau de la page 19 correspond à celle qui est ronde et fixe (p.25) et diffère de la seconde qui est mobile (p. 47).   
Finalement, ce n'est pas tout à fait clair, mais on dirait que l'auteur a dessiné quelques petites herbes à la base du poteau, impossible s'il était mobile.

La conclusion est que le poteau reproduit dans l'Appendice est immobile ! Ce qui nous amène à poser la question :

Quelle croix Jésus a-t-il portée de Gabbatha à Golgotha (cf. Jean 19 : 13 - 17) ?!!

Cette question est plus sérieuse qu'il paraît à première vue ... ! En effet, si le poteau est fixe, la seule "croix" possible que Jésus a porté (Jean 19 : 17) est la barre transversale : le patibulum.

Notre conclusion finale est que, contre toute attente, l'illustration du poteau (Appendice, p. 1703) interprété à la lumière des autres illustrations du livre "De cruci libri tres" est en faveur de ceux qui attestent que Jésus a été cloué à une croix avec traverse ! 



L'illustration du poteau s'oppose à la théorie que Jésus serait mort sur un simple poteau !


Pour rappel :

- 2 représentations (seulement !) d'un simple poteau sans travers (p. 19 et 67)
- 9 représentations d'une croix avec traverse (p. 25, 47, 61, 62, 65, 69, 88 (deux) et poteau avec furca)
- 3 autres illustrations : cloué sur un arbre (p. 18), empalé sur un pieu (p. 20), crucifié sur une croix d'André (p.23)